(Dernière actualisation le 3 septembre 2009)
La légende officiellement en vigueur à la SRCM® affirme que le Sahaj Marg est une création due aux découvertes spirituelles ex-nihilo de Lalaji qui l'a transmise à son seul successeur légitime Babuji. Les recherches historiques commencent à raconter une toute autre histoire.
Lalaji fut avant tout le disciple d'un maître soufi, mais peut-être a-t-il aussi puisé un peu de son inspiration auprès de maîtres hindouistes de Santmat. Il n'a probablement pas suivi les enseignements d'un maître unique, de même il a eu de nombreux disciples et en a chargé plusieurs de répandre son enseignement.
1. L'ordre soufi de la Naqshbandiyya
L'ordre soufi de la Naqshbandiyya pénètre en Inde au XVIème siècle, après d'autres confréries comme la Chishtiyya, la Suhrawardiyya et la Qâdiriyya. En 1526, Baber, descendant de Gengis Khan, fonde la dynastie des Grands Moghols. Sur ses traces, Baqi Billah (décédé vers 1598), 24ème maître de la lignée s'établit à Delhi. Son successeur Shaykh Ahmad Farouqi Sirhindi est le créateur d'une nouvelle ramification soufie, la Naqshbandiyya Mujaddidiyya. Les Moghols règnent en maîtres absolus en Inde, l'enseignement soufi est très strict. Le XVIème siècle marque l'apogée puis le déclin des Moghols.
Les Marathes, indiens de l'ouest vers le Maharashtra, en profitent pour créer un royaume hindou dès 1674. Ils deviennent les maîtres de l'Inde au début du siècle suivant. Dans ce contexte, Mirza Mazhar "Zanzana" (1701-1781), disciple du 28ème maître de la lignée soufie, crée une nouvelle ramification de l'ordre, la Mazahariyya, tentative de syncrétisme entre les 4 confréries soufies indiennes et certains enseignements traditionnels hindouistes. L'ordre soufi issu de Mirza Mazhar s'implante durablement dans l'Uttar Pradesh, région nord de l'Inde.
2. Le couple Hujur-Lalaji
Après les Moghols et les Marathes, l'Inde passe sous domination britannique. La résistance contre l'envahisseur s'organise au sein des communautés malgré les appels à l'unité du peuple indien par Gandhi. La fin du XIXème siècle est marquée par le repli communautaire, notamment dans l'Uttar Pradesh d'où émergeront le Congrès national indien en 1885 et les germes de la Ligue musulmane (1906) jusqu'à la partition de 1947.
2. Le couple Hujur-Lalaji
Après les Moghols et les Marathes, l'Inde passe sous domination britannique. La résistance contre l'envahisseur s'organise au sein des communautés malgré les appels à l'unité du peuple indien par Gandhi. La fin du XIXème siècle est marquée par le repli communautaire, notamment dans l'Uttar Pradesh d'où émergeront le Congrès national indien en 1885 et les germes de la Ligue musulmane (1906) jusqu'à la partition de 1947.
Dans ce contexte de tension inter-religieuses, d'après Thomas Dähnhardt, Maulana Shah Fazl Ahmad Khan (Hujur ou Huzur Maharaj) et son disciple Ramchandra Lalaji tentent une nouvelle synthèse des enseignements hindouistes et soufis, totalement à contre courant de l'histoire immédiate dominée par les replis communautaires . Lalaji devient le 1er maître hindou de cet ordre soufi, sans avoir à se convertir à l'Islam.
L'image est très forte, mais elle masque un travail beaucoup plus important du couple Hujur-Lalaji sur leur enseignement spirituel. Ils n'ont pas seulement débordé les barrières religieuses comme l'avait fait Mirza Mazhar, mais ils ont intentionnellement mis en évidence les équivalences entre les spiritualités soufie et hindoue pour abolir les frontières inter-religieuses.
3. Une multitude de successeurs légitimes
On l'a vu précédemment, le soufisme est constitué d'ordres, de branches et autres ramifications. Il en va de même dans les traditions indiennes où les guru, sant, pîr et autres grandes personnalités spirituelles ont de nombreux successeurs légitimes qui ont eux-mêmes plusieurs maîtres.
3. Une multitude de successeurs légitimes
On l'a vu précédemment, le soufisme est constitué d'ordres, de branches et autres ramifications. Il en va de même dans les traditions indiennes où les guru, sant, pîr et autres grandes personnalités spirituelles ont de nombreux successeurs légitimes qui ont eux-mêmes plusieurs maîtres.
C’est aussi ce qu’aurait fait Lalaji, en tant que disciple, en commençant par le soufisme et en continuant avec la pratique du Sant Mat et de Radhasoami. Et d'après NaqshMuMRa Nexus, il aurait eu 212 disciples qu'il a tous chargés de répandre son enseignement appelé "Naveen Sadhana" dans leurs régions respectives, tout en les invitant à suivre aussi d'autres maîtres.
La liste des mouvements qui en sont issus est assez longue (NaqshMuMra Nexus en liste 8), en voici quelques uns parmi les plus connus :
- NaqshMuMRa, contraction de Naqshbandiyya Mujaddidiyya Mazhariyya Ramchandriyya, nouvelle ramification de l'ordre soufi, issue de Lalaji et conduite par ses descendants directs.
- Ramashram Satsang, une nébuleuse de groupes géographiques, avec des maîtres locaux hindouistes.
- Ramashram Satsang, une nébuleuse de groupes géographiques, avec des maîtres locaux hindouistes.
- Akhil Bhartiya Santmat Satsang (ABSS), fondé en 1969 à Anangpur (District de Faridabad dans l'Haryana) par le disciple d'un neveu de Lalaji.
- Le Golden Sufi Center (Californie), variante de l'ordre soufi passant par un autre neveu de Lalaji
D'autres personnalités illustres s'en recommandent aussi, telles Thakur Ram Singhji ou le Docteur Chandra Gupta. Il faut aussi citer le mouvement Saral Hari Marg du Dr. Harnarayan Saxena (1908-2003), se revendiquant de l'héritage de Lalaji, qui a fait une brève apparition sur le web avant d'en disparaître.
Reste enfin le courant directement issu de Lalaji qui a été créé le plus tardivement, à savoir le Sahaj Marg de Ram Chandra Babuji, en 1945. Mais cela est une autre histoire !